Toujours à hésiter entre marge et page, nier l’évidence, prendre le large.
L’œuvre de Marcel Kanche n'est faite que de nuances et de paradoxes. L’œuvre et peut-être l'homme lui-même, tant chaque fois qu'on a la chance de l'apercevoir sur scène, son apparence, sa gestuelle, son visage buriné, sa grande réserve... peuvent trancher avec le raffinement et l'emphase dont regorge généralement sa musique. Rien dans cette œuvre ne semble figé, parce que tout y paraît perpétuellement en cours de re-création.
Un pouvoir d'attraction fatale, aux franges de l'expérimental. Mots susurrés et rock atmosphérique, aux échappées teintées de jazz. Ses chansons suspendues, sensuelles et inquiétantes disent l'amour, la quête, l'errance, les tâtonnements et les douleurs des chassés-croisés amoureux. Relevées par une voix de femme (Isabelle LK), écho cristallin au timbre rocailleux de l'animal qu'on devine sauvage, et dont on sait le passé punk.
L'inclassable Marcel Kanche, cousin musical de Rodolphe Burger et de Bashung (mais qui a, étonnamment, écrit pour Matthieu Chedid et Vanessa Paradis), nous offre un douzième album qui viendra renforcer l'édifice d'un auteur en apesanteur. Nimbé d'un beau brouillard poétique.
Telerama
Théâtre du Seuil -
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