J’AI SAIGNÉ/BLAISE CENDRARS/JEAN-YVES RUF

Mise en scène : Jean-Christophe Cochard et Jean-Yves Ruf

Théâtre

J’AI SAIGNÉ/BLAISE CENDRARS/JEAN-YVES RUF

Blaise Cendrars, en 1915, est engagé volontaire à la Légion étrangère, sur le front de Champagne. Il va y perdre son bras droit, il deviendra gaucher…Une force morale étonnante, une détermination extraordinaire. Il va se retrouver en convalescence à l’hôpital Sainte-Croix, à Châlons et faire la connaissance d’une femme magnifique de courage et d’abnégation, sœur Adrienne. J’ai saigné est écrit à la suite de ce traumatisme. Un texte qui raconte les horreurs de la guerre, celles du front bien entendu, mais également l’horreur que les « galonnards », les généraux-médecins peuvent provoquer parmi les simples troufions. Un texte qui va également nous parler de rencontres de l’auteur avec des soldats martyrisés par la guerre, et puis de la force de la parole et de l’empathie au service de la guérison, au service de la fraternité et de la solidarité entre soldats qui souffrent. Comme un message d’espoir, comme une preuve que l’Homme n’est pas si mauvais que cela. 


Jean-Yves Ruf incarne Cendrars. Un personnage rendu intemporel, universel. Dire les mots. Et quelle façon de les dire, ces mots-là ! Jean-Yves Ruf revient vraiment aux fondamentaux du métier de comédien. Dire. Dès les premiers mots, il nous embarque dans ce récit pour ne plus nous lâcher. La force de sa parole va nous sauter à la figure. Il sera impossible de se détacher de ce que nous allons entendre. Les paroles, certes, mais également les silences, peut-être aussi importants. Des silences rendus assourdissants, comme pour nous laisser respirer, comme pour nous faire mesurer de l’ampleur des multiples drames qui se sont joués et se jouent encore devant nous. Les mots de Cendrars, certes, mais aussi ceux de Sœur Adrienne, du petit berger landais et de ce Maréchal des Logis qui va retrouver difficilement la parole grâce à l’écrivain. Et nous de visualiser les différents personnages, l’enfer de la guerre et la souffrance. Dire pour montrer. Dire pour mettre en image. Un comédien sur une scène au service d'un grand auteur. Retour aux fondamentaux. Ce spectacle est de ceux qui marquent durablement les spectateurs. Une leçon de théâtre !